L'industrie des grandes semencières et de l'hybridation des cultivars

L'industrie mondiale de la semence et des croisements hybrides. Il ne suffit pas de se pencher longuement sur la question pour crier au scandale.

À la lumière de ces deux reportages en lien ci-bas, on y apprends que sans compter la perte de diversité génétique qui découle de ce monopole semencier, il y a malheureusement des enfants ouvriers derrière la production des semences offertes par les grandes industries. Ces dernières redonnent tellement peu aux fermiers que ceux-ci ne sont pas capables de payer le salaire minimum à leur employés (qui est de 6,25$ canadien par jour).

Les compagnies leur rachètent le kilo de semences de tomate 148$ et s'ils ne recevait que 37$ de plus le kilo ils seraient capables de payer le salaire minimum à leur employés (et certainement ne pas embaucher d'enfants).

148$ le KILO. Quand je pense à la superficie, au travail et au nombre de fruits cultivés (une montagne!), pollinisés et récolés pour faire 1 kilo de semences! Ce même kilo qui est acheté 148$ au producteur et qui est revendu entre 90 000 et 400 000 euros. C'est certain que même avec des salaires à 6.25$ le producteur il gagne probablement moins que ses employés! Et que dire de la compagnie qui se rafle 399 852$. Elle doit arrivée à mon avis.

En plus qu'en dehors du facteur humain, au final, c’est aussi la privatisation du vivant qui est en découle, car les variétés hybrides mises au point par les semenciers sont à usage unique : les agriculteurs doivent racheter les graines d'hybrides chaque année, tandis que quand c'est la nature pure et simple qui les fournit, elle le fait chaque année et gratuitement et les agriculteurs peuvent alors s’ auto-suffirent en semences, par leur propre moyens, et ce, gratuitement.

Voilà encore une très bonne raison d'encourager les petits semenciers artisanaux Québecois et de se poser les bonnes questions.

Quels types de légumes votre maraicher de famille fait-il pousser ? Des cultivars hybrides ou des cultivars ancestraux à pollinisation libre ? Quel type de plants votre jardinerie propose ? Posez-leur la question, demander-le nom de la variété de tomate, de chou, de poivron et googler ça. Son nom se termine par ''F1, F2, Hybrides'' ? C'est un hybride.

Dites-leur que c'est important pour vous en tant que consommateur, pour notre avenir à tous. C'est NOTRE responsabilité. Demandez-leur des légumes non hybridés.

Vous faites vos propres semis de tomates et votre propre jardin ? C'est l’occasion parfaite de choisir des semences non-hybrides et des cultivars ancestraux!

Bonne écoute, bonne lecture! Et n'hésitez pas à faire circuler et à partager cette importante information autour de vous, dans vos groupes de jardiniers et de gens conscientisés envers la condition de tous les humains et celle de notre planète!

Pour ceux qui n'ont pas encore écouté cet excellent reportage sur l'industrie mondiale de la semences et des croisements hybrides, le voici:

Autres liens et références intéressants si vous vous intéressez à la provenance et à la nature de vos semences:

How Bayer-Monsanto Became One of the Worst Corporate Deals—in 12 Charts

McKenzie Seed Company acquired by Jiffy Canada Inc.

Roundup : condamnation de Monsanto confirmée en appel en Californie

Liste des variétés produites par Bayers et Seminis vendues au Canada année en cours

« Cash Investigation » : le goût amer des graines de tomate

Voir l’organigramme de l'industrie semencière

Cinq choses à savoir sur la méga-fusion Bayer-Monsanto